Portrait chinois de France Oberkampf

Je serais l'heure de préparer le dîner. Je n'ai pas besoin d'aide, mais j'aime la compagnie de mes convives en cuisine. L'odeur des oignons qui grillent dans une poêle, les petits conseils de chacun, le verre de vin blanc sec et frais sur le coin du plan de travail, l'estragon à aller couper sur la terrasse, cette fin de journée où tout le monde se détend avant de passer à table...

Je ne serais pas un sms, ni un mail. Rien d’instantané. Je serais une bouteille à la mer, dont le message s’adresse à tout le monde, au hasard, au-delà des mers et des années. Pour le plaisir de la trouver, comme un trésor offert. Parce qu’on prend soin de ce que l’on écrit sur le papier enfermé, parce qu’on garde ce message trouvé. Pour le côté romanesque.

Je serais une soupe à l'oignon. C’est le plat que je cuisinais aux gens qui m'ont accueillie lors de mon tour du monde pendant deux ans. Ce plat représente la gastronomie française, les oignons sont cultivés dans le monde entier. La recette, que je tiens de ma grand-mère, s'adapte à tous les convives puisqu'elle est végétarienne, halal, casher, sans gluten ni lactose et qu'elle ne coûte presque rien. Et s'il en reste? Elle se réchauffe et se congèle sans problème.

Je serais un train. Dans le train, on a le temps, on est en sécurité, on peut circuler et parfois, il y a un wagon restaurant… Un espace de convivialité qui nous emmène d’un point A à un point B, c’est formidable ! Maintenant que je me rends régulièrement en Nouvelle-Aquitaine pour "Le goût des rencontres", je demande aux passagers du train ce qu’ils aiment dans la région. Une mine d’information infinie!