Le Chanoine Kir, un personnage truculent au service de Dijon
Le Chanoine Kir, un personnage truculent au service de Dijon
Le 25 avril 1968, à 13 h 50, le Chanoine Kir mourrait à l'hôpital du Bocage de Dijon dix jours après une chute dans les escaliers. 50 ans après sa mort, la rédaction du BP vous propose de replonger dans la vie de ce personnage truculent au service de la capitale des Ducs.
Le 25 avril 1968, à 13 h 50, le Chanoine Kir mourrait à l'hôpital du Bocage de Dijon dix jours après une chute dans les escaliers. 50 ans après sa mort, la rédaction du BP vous propose de replonger dans la vie de ce personnage truculent au service de la capitale des Ducs.

Naissance à Alise-Sainte-Reine
Le Chanoine Félix Kir est né le 22 janvier 1876 à Alise-Sainte-Reine.
Le prêtre
Appelé à la vocation sacerdotale, il fut élève au petit séminaire de Plombières-lès-Dijon puis au grand séminaire de Dijon. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1901. Le 13 août 1910, il se voit confier la cure de Bèze qu'il doit abandonner à la mobilisation générale en 1914. Le 21 novembre 1931, il est nommé chanoine honoraire mais pour beaucoup il restera toujours l'abbé Kir.
1944, blessé dans un attentat
Le 16 juin 1940, alors que la ville de Dijon se trouvait sans responsables, il fit partie de la délégation municipale. A ce titre il eut à défendre ses concitoyens contre les prétentions de l'occupant. Le chanoine réussit à faire évacuer de nombreux combattants français internés dans les camps ennemis.
En 1944, un attentat est perpétré contre Félix Kir dans son appartement. Deux hommes lui tirent dessus. Félix Kir doit son salut à un miracle. En effet, une des balles, tirée en direction du cœur, a été arrêtée par un portefeuille bien rempli.
Il s’exile ensuite à l'école d'Agriculture de Malroy en Haute-Marne. Le 11 septembre 1944, au premier jour de la Libération, il rentre à Dijon.
La balle a dévié sur le portefeuille de l’abbé, ne lui causant qu’une blessure sans gravité au côté »
Le rapport de police de l’époque
Le truculent chanoine Kir n'hésitait pas à se coiffer du casque de pompier ou du képi d'agent de la circulation pour régler lui-même le passage des automobiles dans les rues du centre-ville de Dijon
L'homme politique
Aux élections municipales d'avril 1945, le chanoine kir est élu en tête de sa liste. Il verra son mandat de maire renouvelé en octobre 1947, en avril 1953, en mars 1959 puis en mars 1965. Le 30 novembre 1958, il est élu député de la première circonscription de Dijon. Le 5 mars 1967, malgré un état de santé déjà déficient, Il se présente à nouveau devant les électeurs de la 1re circonscription. Il sera éliminé au premier tour.
Le chanoine Kir joue au ballon en 1959
« Mon rêve s’est réalisé ! »
Le Chanoine Kir le jour de l'inauguration du lac Kir
Ses réalisations et son lac
Grâce à lui, des logements et des écoles ont été construits dans la Cité des Ducs. Sa réalisation la plus remarquable restera le lac artificiel dijonnais qui porte son nom. «Votre réalisation est un miracle de la volonté et de l’obstination ! » dira le préfet Jean Chapel au chanoine Félix Kir lors de l'inauguration le samedi 20 juin 1964.
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“Mon cul vous ne le voyez pas, et pourtant, il existe bien !”.
Félix Kir
Personnage truculent, il n'avait pas sa langue dans sa poche. Il aurait ainsi lancé cette phrase à un collègue communiste qui lui aurait dit : “Félix, tu nous parles toujours de ton Dieu, mais on ne le voit jamais”.
"Le Club des Isles" offre au chanoine felix Kir du rhum blanc et des fruits des îles en 1965.
Apôtre de la réconciliation
Dans les dernières années de sa vie, le Chanoine Kir a travaillé à faire jumeler Dijon avec plusieurs villes. Une de ses plus belles réussites fut de jumeler la cité des Ducs avec la ville allemande de Mayence.
La DS du Chanoine Kir prise par les eaux sous le pont d'Epinac avec le chanoine coincé à l'intérieur pendant la grande crue d'octobre 1965. La voiture s'était trop approchée du bord.
Des quelques chutes qu'il fit ces derniers mois - dues surtout à une vue déficiente - il s'était parfaitement remis"
Le Bien Public dans son édition du vendredi 26 avril 1968.
Mort à 92 ans
Le jeudi 25 avril 1968, à 13 h 50, Félix Kir mourrait à l'hôpital du Bocage à l'âge de 92 ans. Il y avait été transporté le 16 avril à la suite d'une chute dans l'escalier de son domicile personnel place de la Libération à Dijon.
Les obsèques du chanoine Félix Kir le 29 avril 1968. Photo LBP